vendredi 15 avril 2016

Le crime du Comte Neville, d'Amélie Nothomb


“ Le crime du Comte Neville „

titre ☆ Le crime du Comte Neville

auteur ☆ Amélie Nothomb

édition ☆ Michel Lafon

nombre de pages ☆ 144

genre ☆ Contemporain

date de sortie : ☆ 19/08/2015




« Ce qui est monstrueux n'est pas nécessairement indigne. »



Mon avis :
Ahhhh… Amélie Nothomb ! On en parle ou pas ? Vous devez sans doute savoir que je suis dingue de cette auteure, de sa plume, de son imagination, de ses thématiques, son originalité, ses messages. Oui, bon, je suis fan, tout simplement ! Alors, forcément, quand à la rentrée littéraire de fin d’année, cette grande Dame a sorti son nouveau roman, j’ai foncé dessus, et je ne le regrette pas.

Elle reprend un principe abordé par Oscar Wilde dans un de ses romans, à savoir inverser la tendance quant à une enquête. Dit comme ça, ça ne vous parle pas beaucoup certes. D’ordinaire, on connait la victime, mais pas la personne qui a commis ce crime. Ici, on inverse la vapeur. Et ce principe m’a beaucoup plu. Alors oui, elle n’en est pas l’inventrice, certes. Mais elle réussit avec brio à exploiter la chose. Qui plus est, elle le reconnaît et fait référence à Wilde ouvertement. Aucune raison de la blâmer pour ça, de ce fait.

J’ai beaucoup aimé Sérieuse, et j’ai trouvé qu’elle était un personnage fort intéressant. Un peu martyre, certes, un peu girouette aussi, mais très réfléchie malgré tout. Le Conte est lui-même intéressant à suivre. Après tout, il n’est pas simple de savoir qu’on va tuer quelqu’un, sans savoir qui, sans savoir pourquoi. Essayez un peu de vivre avec ça sur la conscience ! Forcément, c’est quelque chose qui vous ronge de l’intérieur, qui vous travaille, vous perturbe. Qui plus est, la relation entre le père et la fille est on ne peut plus intéressante à suivre.

J’ai également apprécié la critique de l’aristocratie, des convenances et des apparences, qui régissent bien souvent ce milieu. Avoir l’air de. Être sur son trente-et-un. Faire ce qui se fait. Ne pas fait ce qui ne se fait pas. Mais j’ai aussi apprécié le destin et les prédictions, ainsi que la persuasion qui en découle. On vous fait une prophétie, et de manière totalement inconsciente, on a tendance à faire tout pour que cela arrive. Alors, est-ce que le Conte en est victime ou pas ? Telle est la question.

Dernier point que j’ai à aborder, la fin. Avec Amélie, il ne faut pas s’attendre à grand-chose pour les fins. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu’elle a souvent tendance à vous amener vers une fin précise, vous êtes quasi certain que cela va se passer de la sorte. Et au dernier moment, elle vous offre un retournement de situation inattendu, parfois grotesque, pas toujours très crédible, mais toujours surprenant. Et la surprise, dans le bon ou le mauvais sens du terme, est quelque chose d’important concernant ses fins. Ici, on n’échappe pas à cette règle, et j’ai adoré cette tournure des événements.

En somme :
Un excellent roman à mes yeux, que je conseille sans problème.

Ce livre est fait pour vous si... :
- Vous aimez l’auteur
- La tendance inversée de l’identité de la victime et du tueur vous intéresse
- Les thèmes abordés vous intriguent
- Cette histoire de fin surprenante vous a titillé


Ce livre n'est pas fait pour vous si... :
- Vous n’avez jamais accroché au style de l’auteure
- Vous préférez le prévisible au surprenant
- Vous ne trouvez pas ça intéressant de suivre un tueur qui ne connait lui-même pas l’identité de sa victime

1 commentaire:

  1. Il est dans ma PAL... J'y pensais justement hier en me disant qu'il faudrait que je l'en sorte :)

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